À l’heure où les gestes écologiques sont au centre de tous les sujets, il est important d'identifier les différents leviers à la portée de chacun qui pourront entrer dans une démarche d'éco responsabilité.
The Shift Project annonce que “La consommation d’énergie du numérique est aujourd’hui en hausse de 9 % par an. Il est possible de la ramener à 1,5 % par an en adoptant la « Sobriété numérique » comme principe d’action.”
Bien qu’il soit souvent intangible, le monde du numérique représente un domaine énergivore et propice à la mise en place de solutions éco responsables. Au travers de ce dossier, découvrez différentes habitudes d’usage numérique à adopter pour contribuer chaque jour à l’amélioration de votre empreinte numérique.
Limiter l’impact polluant de vos emails
Trop peu d'usagers sont au fait que les emails représentent l’une des plus grandes sources de pollution dans le numérique.
Il est possible de réduire cet impact au travers de différentes pratiques :
Trier ses emails
Au même titre que nous nous sommes habitués à trier nos déchets, le fait de trier régulièrement ses e-mails et de vider sa corbeille et ses indésirables est un véritable écogeste numérique.
Les boîtes email surchargées d’indésirables, de courriers traités et de publicités sont source de consommation d'énergie car leur stockage dépend de serveurs web qui se trouvent dans des data center, qui sont de gros consommateurs d’énergie de par leur besoin d’être refroidi en permanence.
53% des gaz à effet de serre du numérique sont générés par les data center et des infrastructures distributrices de réseaux.
Solutions :
- Prendre l’habitude hebdomadaire de supprimer les emails non essentiels (Indésirables, pubs, mails traités…).
- Se désinscrire des listes des newsletters ou des emails de masse qui finissent directement à la corbeille ou qui ne sont jamais ouverts. Vous réaliserez un éco geste mais gagnerez aussi en productivité.
Info: Les liens de désinscriptions sont obligatoires dans les campagnes d’emailing, et sont généralement situés en bas des emails. Un clic suffit pour réaliser cet écogeste numérique.
Optimiser ses emails avant envoi
Selon une étude de Green IT, l'envoi d’un simple email à un destinataire émet environ 0,4g de CO2, ce qui équivaut à laisser une ampoule de 25W allumée 1 heure.
Un email long avec une pièce jointe de taille conséquente peut émettre jusqu’à 19g de CO2, ce qui équivaut à laisser une ampoule de 25W allumée 24h. Il est donc possible de réduire son impact écologique en réduisant au maximum la taille et le nombre de ses pièces jointes et en optant pour des mails complets et pertinents.
Solutions :
- Réduire le nombre de pièce jointes ou limiter les envois inutiles (un email à un collègue juste à côté par exemple)
- Préférez le stockage en ligne afin de partager le lien de consultation plutôt que de l’envoyer plusieurs fois en pièce jointe. Pour cela de nombreuses plateformes sont disponibles comme : Dropbox, Google Drive, Microsoft OneDrive
- Trier ses destinataires : Lorsque vous envoyez un email, celui-ci va transiter par le réseau de son hébergeur (par exemple Google pour les GMAIL) et donc le poids de l’email effectuera un “voyage numérique” de votre localisation à celle du destinataire en passant par exemple par les serveurs de Google qui sont situés un peu partout à travers le Monde. Ce qui représente des voyages de plusieurs milliers de kilomètres via le réseau internet à l'énergie.
- Lors d’un envoi d’email, n’inclure que les destinataires nécessaires, car un destinataire en plus double l'impact de consommation énergétique de votre email.
- Perdre l’habitude de cliquer sur “répondre à tous” lors d’un échange par email.
Revoir ses modes de consommation et d’usage
Éviter de se sur équiper et privilégier le reconditionné
Selon une étude de WWF, la principale source de pollution dans le numérique est représentée par la production des équipements des usagers qui requiert beaucoup d’énergie et de matériaux polluants.
Les ménages français sont de plus en plus équipés avec en moyenne 15 équipements par foyer contre 8 pour la moyenne mondiale et ne réalisent pas forcément l'impact écologique engendré.
Astuces :
- Penser au reconditionné pour s’équiper avant de partir sur du neuf et prendre soin de ses appareils pour pouvoir les reconditionner en passant par les plateformes comme Back market ou bien directement via les marques constructeurs comme Apple qui proposent une section de reprise et d’offre de produits reconditionnés.
Sachant qu’il faut 80 fois plus d’énergie pour produire un gramme de smartphone qu’un gramme de voiture.
- Limiter les achats d’objets connectés non indispensables.
- Opter pour des appareils qui peuvent avoir des fonctions de plusieurs en un. Exemple : Opter pour un smartphone à double sim plutôt que de se munir d’un smartphone personnel et d’un smartphone professionnel.
Maîtriser l’alimentation de ses appareils
Dans le cadre professionnel, il est courant de laisser tourner et charger son ordinateur ou sa tablette durant toute la journée. Cette habitude de consommation est très énergivore. Le fait de mettre en veille ses appareils ne contribue pas spécialement à un écogeste puisque l’appareil continue de puiser de l'énergie sur les câbles d'alimentation.
Astuces :
- Éteindre son ordinateur pendant une réunion, une pause déjeuner.
- Couper sa box internet en fin de journée car à l’année sa consommation est équivalente à celle d’un réfrigérateur.
- Retirer un appareil de la charge lorsque celle-ci est complète.
- Travailler avec une luminosité plus basse sur les écrans.
En plus de contribuer à l’amélioration de votre empreinte numérique, ces habitudes vont contribuer à l’optimisation de l'espérance de vie de vos appareils.
Opter pour une navigation web plus responsable
Il est possible de réduire son impact écologique en modifiant ses habitudes de navigation sur internet. Chaque recherche web génère 7g de CO2 en moyenne, selon le chercheur M. Wissner-Gross.
- Opter pour un navigateur écoresponsable. Certains navigateurs reversent une partie de leurs bénéfices publicitaires pour des projets sociaux et environnementaux comme Ecosia ou Lilo afin de compenser l'impact des recherches.
- Veiller à utiliser des mots clés de recherche pertinents et ciblés pour tomber le plus rapidement possible sur le résultat souhaité.
- Enregistrer en favoris les sites les plus consultés pour y accéder en un clic sans lancer de recherches dans le navigateur.
- Privilégier une connexion Wifi plutôt que la 4G ou 5G qui sont 23 fois plus énergivores selon une étude de l’université de Columbia (USA).
- Favoriser les appels téléphoniques plutôt que les visios ou penser à réduire la qualité de la vidéo voir à la désactiver si vous passez par Zoom, Microsoft Teams ou Google Meet par exemple.
En faisant entrer ces bonnes pratiques dans nos habitudes de consommation web, il serait possible de réduire remarquablement l'impact écologique du numérique qui représente aujourd’hui 2% des émissions de gaz à effet de serre et pourrait atteindre les 7% d’ici 2040.